Qu'est-ce que l'ostéopathie? Présentation
L'ostéopathie est une médecine manuelle qui s'emploie à identifier et traiter les restrictions de mobilité ou blocages qui peuvent affecter le corps humain.
Toutes les structures du corps humain (organes, muscles, articulations...) sont interconnectées et fonctionnent de façon coordonnée.
Ces connections permettent au corps de s'autoguérir: lorsqu'une structure fait défaut l'organisme essaye de la compenser, et de monopoliser ses ressources en vue de se rééquilibrer.
Quand ces capacités d'auto-guérison sont dépassées, elles requièrent un geste délicat et précis guidé par des connaissances approfondies des systèmes du corps humain, de leurs interactions et de leur fonctionnement (anatomie et physiologie).
Contrairement à une croyance bien répandue, l’ostéopathie ne concerne donc pas que le squelette, les os, les articulations... L’ostéopathie est une médecine naturelle qui se veut holistique. Elle considère l'individu dans sa globalité.
Une partie du corps atteinte signifie un déséquilibre de l’harmonie du corps dans sa globalité.
C'est également pour cela que l'ostéopathie s'intéresse surtout aux causes et bien moins aux symptômes. Ces causes peuvent être récentes, anciennes, localisées, ou à distance de la zone douloureuse.
Choix des techniques employées
L'ostéopathe recherche la cause des troubles exprimés par le patient. En fonction de cette cause, des besoins et des ressources de l'organisme il va choisir la technique la plus adaptée et la plus confortable.
Le praticien procède à un interrogatoire poussé sur le motif de consultation du patient, et sur ses antécédents médicaux. Il procède en premier lieu à différents tests afin de s'assurer que la cause n'est pas médicale et relève bien de l’ostéopathie. En cas de doute ou de suspicion d'un élément plus important le praticien prendra la précaution d'orienter le patient vers un médecin ou un spécialiste qualifié.
L'ostéopathie est une pratique réglementée, certaines techniques ne sont de nos jours plus employées ou rigoureusement cadrées. Par exemple la manipulation sur un nourrisson âgé de moins de 6 mois ou la manipulation cervicale nécessitent un certificat médical de "non contrindication à la manipulation ostéopathique". Les touchers pelviens et manipulations obstétricales sur la femme enceinte sont strictement interdits.
Certaines techniques peuvent s'avérer inconfortables pour le patient dans la limite du raisonnable, le praticien n'impose rien et s'adapte en fonction du seuil de tolérance. Il ne passera jamais outre le consentement du patient.
Voici un léger aperçu du type de techniques qui peuvent être employées, les voici répertoriées en fonction de la structure principalement ciblée. Mais il faut garder à l'esprit que ces différentes approches sont indissociables et complémentaires.
La mobilisation concerne essentiellement les différents segments osseux, articulaires et musculaires du corps selon différents principes.
- TGO ou Traitement Général Ostéopathique :
Le praticien mobilise une structure de façon répétitive de façon à gagner en amplitude et en relâchement. - Techniques articulaires directes :
Ce sont des techniques souvent redoutées par les patients puisque réputées pour produire un "craquement". Vous pourrez lire plus bas à quoi ceci correspond, et si vous demeurez sceptique, vous pourrez constater qu'il existe une multitude d'autres techniques plus "douces" qui peuvent être employées.
Ce sont des techniques qualifiées de haute vélocité sur de faibles amplitudes.
L'ostéopathe amène différents segments du corps dans une position bien précise afin d'accumuler des tensions en un point précis. Lorsque ce point (ressenti comme une barrière) est atteint, le praticien accentue rapidement la position de façon à ¨surprendre¨ le système nerveux.
Les positions mises en place par le thérapeute sont strictement définies, enseignées pendant plusieurs années avant l'obtention du diplôme et pratiquées régulièrement. Elles visent à atteindre une efficacité optimale tout en préservant la sécurité du patient.
Bien pratiquée cette manipulation est indolore.
L'accélération se produit sur une très courte distance en effet il suffit simplement de dépasser la "barrière" ressentie par le patient et non de faire réaliser à une articulation des amplitudes hors normes. - Techniques musculaires :
Ces techniques visent la tonicité musculaire. Le patient réalise des séquences contraction/relâchement sur un axe précis et guidées par le thérapeute sur un muscle ou un groupe musculaire précis avec/sans résistance. - Techniques Tissulaires (fonctionnelles, faciales, réflexes... ) :
Le thérapeute emploie différents points d'appui et différentes structures pour aider le patient à s'auto-corriger par rétro-action neuro-végétative. On optimise ici la douceur de la technique et le relâchement du patient toutefois une aide participative pourra lui être demandée (respiration ample, apnée, regarder d’un côté...)
Les organes et viscères occupent chacun leur place au sein des cavités abdominale et thoracique. Ils y sont maintenus par l'intermédiaire de ligaments, mésos, aponévroses qui se relaient pour se fixer à l'architecture musculo-squelettique. Au sein de ces différents tissus circulent les artères, veines, vaisseaux lymphatiques et éléments nerveux qui vont alimenter, drainer, innerver ces organes.
Des tensions tissulaires peuvent gêner la mobilité et la physiologie viscérale.
Ces techniques visent à relâcher ces attaches en vue de restaurer la physiologie des organes. Pour leur réalisation le thérapeute emploie essentiellement des appuis thoraciques et abdominaux à des endroits et dans des directions bien précises.
Les organes et viscères occupent chacun leur place au sein des cavités abdominale et thoracique. Ils y sont maintenus par l'intermédiaire de ligaments, mésos, aponévroses qui se relaient pour se fixer à l'architecture musculo-squelettique. Au sein de ces différents tissus circulent les artères, veines, vaisseaux lymphatiques et éléments nerveux qui vont alimenter, drainer, innerver ces organes.
Des tensions tissulaires peuvent gêner la mobilité et la physiologie viscérale.
Ces techniques visent à relâcher ces attaches en vue de restaurer la physiologie des organes. Pour leur réalisation le thérapeute emploie essentiellement des appuis thoraciques et abdominaux à des endroits et dans des directions bien précises.
Toutes ces techniques, quel qu'en soit le type, fonctionnent sur une base commune. Elles travaillent sur les structures afin d'engendrer des répercutions neuro-végétatives et vasculaires qui vont permettre au corps de s'auto-guérir. L'ostéopathie ne va pas à l'encontre de la physiologie du corps humain bien au contraire elle l'accompagne.
Questions fréquentes
La santé est un équilibre de l'organisme. Ce qui vient troubler cet équilibre perturbe la santé, retarde la guérison et entraine gênes, doléances, souffrances. Les causes peuvent être fonctionelles (chûte, séquelles d'événements antérieurs, posture non adaptée... ) mais également psychologiques (stress, chagrin, choc...).
Tout changement d'un ou plusieurs éléments au sein de l'organisme crée de la confusion que celui-ci s'emploie à tout moment à réduire pour créer un nouvel équilibre.
En ostéopathie on place volontairement l'organisme dans cet état de confusion, on lève les blocages afin de le pousser à rechercher une nouvelle harmonie. Toutefois cette réactivation peut accroitre les symptômes ou en faire apparaitre temporairement. Prenons pour exemple la douleur d’une main engourdie qui se remplit de sang à nouveau. De plus certaines toxines sont remises en circulation et l'organisme devra les filtrer puis les éliminer.
Les plus fréquents sont une exagération de la douleur pour laquelle le patient a consulté; des inconforts locaux (courbatures), maux de tête, irradiations, raideurs, fatigue, vertiges, nausées, bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, troubles digestifs, oppressions thoraciques, troubles du sommeil et acouphènes.
C'est un phénomène normal, temporaire, variable selon les patients, il n'indique pas que la séance est un échec. Ces réactions ne durent en général pas plus de 3 jours après la séance.
Il est possible de limiter certains effets secondaires:
- Respecter un temps de repos après la consultation : éviter port de charges, limiter intensité des efforts physiques et intellectuels, ...
- Suivre recommandation de l'ostéopathe : étirements, conseils alimentaires...
- S'hydrater : si un symptôme persiste 7-10 jours après la consultation, il est préférable de recontacter le praticien afin qu'il en cherche l'origine.
Le praticien se doit de respecter les limites de sa compétence pour garantir la sécurité du patient et réoriente vers le médecin référent en cas de doute sur une pathologie sortant du cadre de compétence du soin ostéopathique.
Si le patient présente une pathologie exigeant des précautions, l'ostéopathe ne s'engage à entreprendre des soins que s'il connait les mesures à mettre en place pour préserver la sécurité du patient.
Le nombre de séances varie selon les troubles du patient, leur ancienneté, les capacités du patient à retrouver un équilibre, ses conditions de vie, sa capacité à les modifier...
Souvent 1-2 séances suffisent, toutefois, un problème chronique qui a longtemps évolué peut nécessiter plus d'attention le corps ayant organisé autour un système plus complexe d'adaptation. La prise en charge d'une pathologie chronique (exemple: arthrose sévère) en ostéopathie peut requérir des interventions régulières.
Il est recommandé à titre préventif selon l'activité du patient d'avoir recours à 2 consultations en ostéopathie par année. L'objectif étant de repérer les divers déséquilibres et de les empêcher de s'installer et de se consolider.
De la même façon il est important d'éviter d'avoir recours à l'ostéopathie de façon rapprochée.
Après une consultation, les effets sur l'organisme peuvent s'étaler sur plusieurs semaines après la séance et une nouvelle intervention créerait plus de perturbations qu'elle n'apporterait de bénéfices. Il convient de respecter un intervalle d'au minimum 7-10 jours après une consultation; d'avantage serait d'autant plus favorable.
L'ostéopathe est amené à traiter des individus à tout âge de la vie, du nourrisson au senior.
Un enfant mineur sera impérativement accompagné d'un parent tout au long de la consultation. Pour les nourrissons âgés de moins de 6 mois, un certificat médical de "non contrindication à la manipulation ostéopathique" est nécessaire.
L'ostéopathe ne fait intentionnellement pas de mal au patient. Il est possible que l'appui de la main sur une zone inflammée ou sensible soit douloureuse, toutefois il est important d'en aviser le praticien qui prendra les précautions nécessaires et adaptera ses techniques afin que cette sensibilité demeure supportable pour le patient.
Le son caractéristique du "craquement" n'est ni un os qui craque ni une vertèbre qui se déplace. Il s'agit en réalité d'un déplacement d'air des tissus voisins à une articulation (phénomène de cavitation). Il est productible le plus souvent lors d'un mouvement dans le sens de la décompression (écartement des extrémités) d'une articulation.
Certaines techniques ostéopathiques sont réputées pour produire ce "craquement" chez le patient. Les ostéopathes s'accordent sur le fait qu'il n'est pas gage de l'efficacité de la correction, il n'est donc pas une fin en soi. La technique nécessite la décompression pouvant produire ce son mais également une correction orientée et adaptée à la dysfonction de l'articulation. Certaines personnes sont plus sujettes à ce phénomène de cavitation que d'autres.
Pour certains ce phénomène est synonyme de soulagement, chez d'autres il inquiète.
La décompression d'une articulation peut soulager de tensions, blocages en déchargeant la zone de contraintes toutefois l'effet est d'assez courte durée en général puisque la dysfonction siégeant à cet endroit n'est pas corrigée. Quand on "se fait craquer" on décomprime, on modifie la mobilité articulaire de la zone. Ce phénomène répété sur la même articulation ferait perdre en ténacité la zone qui deviendrait à long terme plus vulnérable.
L'ostéopathe dans la réalisation de ses techniques met en place différents paramètres de sécurité dans un premier temps et ensuite de correction dirigés afin d'accumuler une certaine tension à un endroit précis afin de traiter.
En recommandations: si l’on ressent le besoin fréquent de "se faire craquer", alors il est préférable de consulter un médecin. Si le besoin est peu fréquent, il faut avant tout se mettre dans les bonnes conditions et bien choisir ses positions.
L'approche thérapeutique entre un ostéopathe et un kinésithérapeute est différente et complémentaire.
L'ostéopathe est un praticien de première intention, c'est à dire que le consulter ne nécessite pas d'ordonnance médicale. Cela lui confère une responsabilité quant à la pertinence de son intervention chez un patient. Dans le cadre de ses consultations il diagnostique "l'origine" du trouble et traite le corps dans sa globalité afin de restaurer la mobilité perdue par le patient. Le titre d'ostéopathe s'obtient au terme de 5 années d'études incluant au moins 2 ans de pratique. Les consultations en ostéopathie ne sont pas éligibles à un remboursement de la sécurité sociale.
Le kinésithérapeute intervient sur prescription médicale précisant la nature et le nombre de séances nécessaires en vue de rééduquer muscles, articulations, ligaments, tendons et de masser. Il travaille pour restaurer un équilibre perdu à la suite d'une pathologie ou d'un accident. Le diplôme de kinésithérapie s'obtient au terme de 4 années (5 années depuis 2015).
Les 2 approches sont différentes toutefois il existe des kinésithérapeutes ostéopathes qui exercent les 2 métiers sous certaines conditions. Le kinésithérapeute peut suivre 5-6 années de formations supplémentaires à temps partiel (à raison de quelques jours par mois) en école d'ostéopathie. Au terme de cet enseignement, il peut:
- Devenir ostéopathe et abandonner son titre de kinésithérapeute
- Exercer les 2 activités dans 2 cabinets distincts et indiquer précisément quand il consulte en ostéopathie et quand il consulte en kinésithérapie
- Les kinésithérapeutes qui effectuent des actes d'ostéopathie en conservant l'appellation de kiné leur permettent de réaliser une consultation d'ostéopathie « en échange » d'une prescription de deux séances de kiné par un médecin. (afin de profiter d'un remboursement par la sécurité sociale). Cette situation sort du cadre légal puisqu'elle est formellement interdite.